© La Juvaquatre RHP 2006
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21/10/2006

Non seulement Christian Coullaud nous offre deux photos d'époque, mais en plus il nous raconte ses souvenirs de Juva.

Avec son accord voici donc son histoire

merci beaucoup

Bonjour Marc,

Merci pour la lecture de votre site truffé d'anecdotes, de photos et d'éléments techniques du plus haut intérêt. J'ai une 404, une Panhard 24 BT, une 203 et une 505 qui occupent mon début de retraite mais je ne suis pas indifférent aux juva sous toutes leurs formes et je sens bien que je vais craquer un de ces jours ! Ces deux photos vous diront pourquoi.

Cette petite Dauphinoise fut ma première voiture, achetée 700F en 1963, pour mes 18 ans. Les copains roulaient en 2CV, 4CV ou en Dauphine, moi, je recherchais une Juva. J'en connaissais plusieurs dans le voisinage et son caractère déjà un peu hors du temps me fascinait. Je trouvai donc la perle rare, une Dauphinoise R 2101 de 1957, à un prix abordable mais dans un état très moyen : peinture grise avec légère nuance de mauve, choc sur l'avant, boîtier de direction à remplacer, l'engrènement vis-galet étant devenu rugueux, sans doute par défaut de lubrification. Un boîtier neuf remplaça l'ancien et l'une des nombreuses juva présentes en ce temps dans les casses fit don de sa calandre et d'une aile.

A mon grand regret ce furent les premières et dernières photos de cette auto…on ne connaissait pas le numérique à l'époque. Elles datent de 1963 ; heureusement, la plaque est apparente et j'ai noté le n° de série ( 2823347 ) mais pas celui de la plaque ovale.

Rien que de bons souvenirs avec cette auto, d'une robustesse incroyable, que j'ai gardée 3 ans. Sur le plat, le moteur Ventoux tenait un bon 90km/h, mais une escapade dans les montagnes jurassiennes suisses m'en fit ressentir les limites. Cette auto inconnue suscitait la curiosité de nos voisins…et des douaniers. Je décidai alors, en 1964, de lui refaire une nouvelle jeunesse : coup de fouet réalisé sans aucun outillage sur le parking d'un hôtel, pose d'un radiateur de Frégate - oui, ça tient tout juste – d'un calorstat de Dauphine et d'un énorme chauffage Sofica de Frégate, planté sur le passage de roue gauche. Et il restait encore de la place pour une gigantesque batterie de 6V.  Côté esthétique, l'auto fut repeinte d'un beige clair Peugeot 404 dit « céramique » après implantation de projecteurs de 403 codes européens avec cuvelages intérieurs et portes de phares chromées qui lui donnaient, selon moi, plus de panache que les petits phares de 4 CV des dernières Dauphinoise. Sans compter un meilleur éclairage et des facilités de réglage supérieures au dispositif d'origine.

Les seules avaries subies furent les ruptures successives des 2 arbres de roue, que je veux bien pardonner à l'auto qui servit à l'occasion de tombereau pour transporter des charges sans rapport avec ses capacités.

De la voiture restaurée, faute de photos, il reste le souvenir, l'imagination et, certainement, le désir de récidiver 40 ans plus tard.

En 1966, après de 3 ans de Juva, les premières autoroutes nous offraient quelques tronçons où, pour quelques années encore, on pouvait se faire plaisir sans compter. Une 403 presque neuve croisa ma route et je laissai partir ma juva avec tristesse, pour la modeste somme de 500F . Je l'aperçus encore quelques mois, clochardisante et souvent immobile, sous un autre numéro : le 3434 FU 75 était devenu 455 DD 91 ; le deuil avait fait son œuvre. Un jour elle disparut, sans doute pour la casse où elle donna peut-être quelques organes à ses consoeurs…à moins que l'un des familiers du site ne l'aient déjà sauvée. On peut rêver !

Longue vie au site de la Juva.

Christian

NDLR: malheureusement cette Juva ne fait parti des voitures recensées à ce jour.