© La Juvaquatre RHP 07/ 2003
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La Restauration d'une fourgonnette
AHG2 de 1953.

par Dominique et Nicolas O'Doard.

 

QUE D'ENNUIS !!

En décembre 1995, nous avons échangé une caisse de Dauphine et son lot de pièces contre cette fourgonnette Juvaquatre type AHG 2 mise en circulation le 4 août 1953, Il s'agit donc de l'une des dernières Juva à moteur latéral, avant le passage au moteur 4CV, ce qui ne sera pas sans conséquences lors de la restauration...
Lors de l'achat, la voiture était incomplète mais paraissait saine (photos 2 et 3): il manquait en effet les jantes d'origine, la pompe à essence des poignées etc ...
Cela ne nous a pas effrayés puisque nous avions déjà restauré une Juva berline de 1948, pour laquelle nous nous étions constitué un stock de pièces détachées .
Ainsi, la "Juvatite aiguë" nous était définitivement inoculée. La restauration a effectivement débuté à l'été 1996 , par un sablage qui a révélé l'ampleur des dégâts. Les planchers avaient été choucroutes à même la rouille (photo 7), tout comme les bas de caisse qui avaient été remplis de papier journal avant d'être mastiqués et choucroutés! Il a donc été nécessaire de les remplacer par des éléments plus sains prélevés sur une épave. La jupe arrière était irrécupérable comme sur presque toutes les Juva et bien sur choucroutée dans les règles de l'art !
Elle a du être entièrement reformée à partir de tôle neuve (photo 5),sans parler des passages de roues (photo 6), comme sur notre berline.
Ces travaux réalisés durant l'hiver 96-97 ont été facilités, si l'on peut dire, par l'épaisseur de la tôle employée à l'époque. Les planchers, ainsi que les pièces mécaniques proviennent d'une épave que nous nous sommes partagée avec un ami. Nous avons ensuite revendu quelques pièces détachées et cette épave ne nous a finalement rien coûté. Sur une voiture populaire, il est primordial d'utiliser un maximum de pièces de récupération et de faire fonctionner son carnet d'adresses afin de ne pas faire enfler la facture démesurément.
Renault ne proposait que deux teintes de gris qui rendaient ses véhicules utilitaires bien tristes, d'autant plus qu'aucun chrome ne venait embellir la carrosserie (mais dans un sens, cela nous facilite aujourd'hui la tâche) Nous avons donc eu l'idée de faire une peinture publicitaire tout en respectant la couleur d'origine. Très intéressé par le projet, le concessionnaire Renault de Sedan a accepté de nous fournir la peinture pour réaliser une publicité célébrant le centenaire de la marque en 1998 (photos 8, 9 et 10).
La combinaison du gris d'origine à un blanc proposé sur la Frégate donne un réel cachet à la petite fourgonnette. La peinture a été réalisée en Septembre 1997. Du coté de la mécanique, les ennuis n'ont pas manqué non plus. Le moteur a du être ouvert pour dégripper une soupape et son poussoir. Cet incident réparé, le moteur a été mis en place (photo 10), mis après quelques kilomètres, il s'est mis à perdre beaucoup d'huile. Le carter était en fait rongé par la rouille et il a fallu le démonter pour le braser, ce qui a entraîné une nouvelle dépose du moteur (photo 11)! Les freins ont pu être remis en état a moindre frais, en récupérant les cylindres d'origine en très bon état et ceux de l'épave. Une pochette de coupelles offerte par notre garagiste nous a permis de retrouver des modèles compatibles. En revanche, le maître-cylindre n'a pu être réutilisé. Nous l'avons laissé chez un grossiste et celui-ci s'est aperçu qu'un modèle identique équipait les Peugeot J7 ou J9. Il nous en a vendu un neuf au prix imbattable de 300F ! Autre avantage d'un véhicule utilitaire, la simplicité des habillages intérieurs fait qu'un non spécialiste peut parvenir seul à un beau résultat. Les contreportes sont en effet constituées d'une pièce de skai collée sur une feuille de carton. Le ciel de toit, toujours difficile à restaurer, brille par son absence! Le plancher de chargement est un véritable... plancher, refabriqué avec des lattes de pin des Landes. Le circuit électrique, provenant de l'épave, ne nécessitait pas de réfection vu son très bon état. Il a été remonté tel quel avec toutefois un test préalable, on n'est jamais trop prudents...Cependant, quelques faux-contacts ne semblent pas vouloir cesser leurs agissements. Entre le printemps 1998 et la fin 1999, deux déménagements interrompent la restauration. Nous profitons de notre temps libre pour entretenir la berline et la R8. En effet, plusieurs anciennes, c'est bien, mais cela demande beaucoup de petites attentions, surtout quand elles sortent régulièrement comme nous aimons le faire.
Avant d'emmener la voiture au contrôle technique, (photo 12 et 13) qui nous semblait être le bout du tunnel, nous changeons les bougies et là, nouvelle catastrophe...Le pas de vis du 4ème cylindre cède! La restauration a encore pris deux mois supplémentaires. Pour éviter un déculassage qui aurait nécessité un remplacement du joint de culasse ainsi que de nombreuses heures de travail, nous avons fait poser un filet rapporté. Ainsi, début avril 2000, la voiture a enfin pu faire un trajet de 30 km, malgré quelques problèmes électriques et un ralenti capricieux. Cela semblait s'arranger et patatras, rupture du pignon de céloron, erreur de jeunesse il faut systématiquement le changer! La voilà encore immobilisée pour un bout de temps, jusqu'à ce que la colère passe! Dégoûtés, nous la revendons, sûrement sous le coup de la colère, ce que nous regrettons aujourd'hui.


Conduite :

comparativement à la berline, un fourgon tolé necessite des boules quiès et peut être de ne rouler qu'en charge sinon bonjour la sauterelle, et qu'il faut en vouloir pour se taper des bornes comme ça, et enfin, celle là au moins toujours en comparant par rapport à la berline, les gens l'identifie bien comme une Juva.

Nicolas O'Doard 07/2003

 

1 la découverte dans un sous sol, incomplète mais bon.

2 Elle paraît saine…

3 on va voir plus clair
4 : on sable tout s'effondre, surtout les planchers la jupe arrière, les bas de caisse etc, allez on la mets sous anti rouille phosphatant et sous apprêt.

 

5 : la jupe arrière a été complètement refaite ainsi que les bas d'aile de caisse sur 10cm.
6 : les inévitables passage de roues.
7 : les planchers prélevés sur une " épave ", on peut se demander laquelle est une épave !
8 : on avance peinture du compartiment intérieur.
9: après différentes péripéties, on remonte le moteur pour la deuxième fois.
10 : le moteur pour sa toute première mise en place, on voit que bien évidemment toutes les pièces mécaniques ont été reprises, mais avec l'expérience de la BFK 4 , c'est classique, et nous n'avons pas pris de photos.
11 elle est terminée d'ou la necessité absolue d'avoir deux rétros, et même avec...
notez la porte arrière pleine
13 : première expo chez le sponsor.

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